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  • : Les Verts d' Aubervilliers
  • : Le Blog de Jean-François Monino, élu Maire Adjoint d'Aubervilliers, est là pour vous informer de son action dans les domaines aussi variés que l:'environnement, les transports, la sécurité, la prévention, la gestion des déchets et les relations internationnales
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  • Jean-François Monino
  • Maire adjoint à la Ville d'Aubervilliers aux travaux,à la Voirie.
Vice Président à Plaine Commune
Président de l'association Aubervilliers Environnement - Aubervilliers Ecologie.
  • Maire adjoint à la Ville d'Aubervilliers aux travaux,à la Voirie. Vice Président à Plaine Commune Président de l'association Aubervilliers Environnement - Aubervilliers Ecologie.

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 10:11

Premier émetteur de gaz à effet de serre (GES) de la planète, l’Empire du Milieu a toutefois donné une nouvelle impulsion aux énergies éolienne et hydraulique, promeut les emplois verts , investit massivement dans le secteur de l’automobile « propre » et a pris des mesures radicales pour réduire les désagréments environnementaux causés par ses industries énergivores. Des efforts conséquents qui, s’ils échouent encore à freiner l’augmentation de l’empreinte écologique du pays , au demeurant encore largement tributaire du charbon , traduisent tout de même l’avènement des thématiques vertes dans les sphères dirigeantes. Jusque là ces dernières s’étaient paradoxalement montrées pugnaces et même intraitables dans les négociations climatiques, arguant que le droit de la Chine à la prospérité économique pouvait être remis en cause par la signature d’un accord contraignant en matière de réduction des rejets carbone. À Cancun (Mexique), Pékin vient cependant de prendre tout le monde de cours.

 

 

La grande majorité des analystes et des ONG perçoivent la Chine comme l’un des voire le principal obstacle à l’élaboration d’une concorde internationale pour contenir la hausse du thermomètre mondial, mais dorénavant il va peut-être falloir parler et écrire au passé.

Oubliée la Chine qui trépigne, maugréée et qui, à Copenhague (Danemark) , défend avec opiniâtreté ses seuls intérêts nationaux, contribuant ainsi grandement, par sa puissance, à la Berezina finale. Oubliée la Chine qui paraphe, à contre-coeur et bien après la plupart des pays occidentaux, le piteux texte élaboré à la limite du money time dans la capitale danoise.

Place à une Chine enfin pragmatique, d’aucuns diraient altruiste, à une Chine plus disposée à s’associer à la bonne volonté de ses partenaires pour lutter contre le réchauffement climatique et par dessus tout à une Chine qui propose. Certes le différend avec les États-Unis, à nouveau criant lors de la réunion de Tianjin (Chine) , n’a pas disparu, certes le Japon - soutenu par la Russie et le Canada – continue de se situer à rebours du reste de la communauté internationale en manifestant une opposition résolue à la prolongation du Protocole de Kyoto au-delà de 2012, mais la main tendue par Pékin est historique.

 

 

Une résolution onusienne basée sur le volontariat mais contraignante

 

Elle s’ajoute aux propositions formulées par l’Inde dans les heures qui ont précédé l’ouverture du sommet de Cancun, lequel a désormais un tout petit peu moins de chances de se solder par ce « Copenhague bis » si redouté à l’issue de la première semaine de discussions. Les deux plus grandes puissances démographiques de la planète qui ne ménagent pas leurs efforts pour offrir une porte de sortie honorable à cette conférence cristallisant les peurs et les griefs de tous les participants et, par extension, ceux de l’opinion publique mondiale : le symbole est fort. Il a aussi valeur de pied de nez à l’égard de tous ceux qui ont pesté contre leur immobilisme et leur intransigeance, en ayant certes quelques raisons de leur tenir rigueur.

Un an plus tôt, les autorités chinoises et indiennes étaient pour ainsi dire complètement obtuses, le pied collé sur la pédale de frein, justifiant leur inflexibilité zélée par la responsabilité historique des pays riches dans la dégradation de la conjoncture climatique mondiale. En ce mois de décembre 2010 il faut cependant reconnaître l’évolution de leur réflexion et la prise de conscience, fût-elle temporaire, de leurs responsabilités environnementales respectives.

L’histoire nous a appris la nécessité d’être vigilant. Et si les nouvelles velléités chinoises, surgissant tel un diable de sa boîte, étaient une de ces basses manoeuvres destinées à chloroformer ces pairs définitivement trop regardants ? Quand bien même elle serait basée sur le volontariat, par définition aléatoire, la résolution proposée par Pékin implique la notion capitale de contrainte et les Nations Unies auraient un premier droit de regard sur les objectifs du pays en matière de diminution des émanations de CO2, ce qui était totalement inenvisageable l’an passé à la même époque. Concrètement, la Chine serait tenue de faire un minimum syndical qui n’a bien sûr pas encore été fixé mais qui n’en constitue pas moins une formidable avancée.

« En vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), nous pouvons aussi avoir une décision juridiquement contraignante. Nous pouvons discuter de sa formulation précise. Nous pouvons faire des efforts dans le cadre d’efforts internationaux », a précisé Huang Huikang, émissaire du ministère chinois des Affaires étrangères pour les questions de changement climatique. Et d’ajouter, dans un style sobre et efficace : « nous aspirons à jouer un rôle positif et constructif », ce qui n’était pas franchement évident jusqu’à la semaine dernière.

Reste que « sur la question du protocole de Kyoto, nous ne pouvons pas transiger », a-t-il rappelé.

 

 

« Le mieux est l’ennemi du bien »

 

La Chine la plus déterminée et la plus éco-convertie possible ne peut en effet réussir seule à solutionner ce qui est devenu, sinon un boulet, un terrible dilemme : faut-il, suivant le voeu de la majorité des délégations, prolonger le protocole de Kyoto sachant son obsolescence, laquelle se traduit par le fait qu’il ne couvre plus aujourd’hui que 15 % des émissions de GES mondiales ? Faut-il au contraire, ainsi que le souhaite le trio Japon-Russie-Canada, donner sa chance à la parodie d’entente scellée à Copenhague, qui couvre quant à elle 80 % des rejets carbone de la planète mais ne dispose d’aucune assise juridique et n’est, à la différence de son aînée, pas contraignante ? En d’autres termes les pays émergents peuvent-ils encore, vu leur contribution croissante au dérèglement climatique, être exonérés d’objectifs contraignants ? Là est le grand poison de cette réunion que l’absence des chefs d’États n’a pas rendu plus respirable.

Les décisions ne pouvant être adoptées que par consensus (et c’est sans doute la grande limite actuelle du processus onusien, presque trop égalitaire pour ne pas, dans le cadre de débats aussi complexes, être contre-productif), il n’y a probablement pas grand-chose à espérer d’autre qu’un ou des compromis qui ne contenteront personne.

« Nous ne pouvons pas parvenir à un accord parfait pour le moment. Le mieux est l’ennemi du bien », a déclaré hier le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon devant les ministres de l’Environnement, ciblant sans les nommer ceux qui espéraient encore un carton plein à Cancun. « La stabilité de l’économie mondiale, le bien-être de nos citoyens, la santé de notre planète… Tout cela dépend de vous », a-t-il ajouté, grave et déçu par la tournure des pourparlers. Pour la première fois plongée dans le grand bain, la secrétaire exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres n’est pas plus optimiste : « nous sommes actuellement dans une impasse. Des positions diamétralement opposées s’expriment sur la manière de prolonger le Protocole de Kyoto ».

Gageons néanmoins qu’elle a apprécié, et Ban ki-Moon avec elle, le revirement chinois pour sortir du traquenard.

 

 

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