On ne sait plus trop si c'est Philippe Meirieu qui est venu aux Verts pour faire de la "politique autrement". Ou, à l'inverse, les Verts qui cherchaient un candidat capable d'incarner cette part stratégique du cahier des charges. Part dont le pédagogue s'empare avec un naturel enthousiasme. Et sur laquelle il s'attarde volontiers. Il dit : "Je désespérais de la politique. Et puis, ce qui s'est passé aux Européennes avec Europe Ecologie m'a convaincu qu'il était possible de reconfigurer le champ politique. Cela correspond à ce à quoi j'ai aspiré toute ma vie". Il dit encore à propos d'Europe Ecologie que c'est "un mouvement qui ne s'enkyste pas dans la promotion des carrières personnelles", "un visage ouvert de la politique", "une réconciliation possible entre le citoyen et l'élu"… Des qualités qu'il juge défaillantes au PS, dont il a longtemps été proche. Aujourd'hui, il estime qu'il y a "urgence écologique" et que l'écologie "ne doit plus être en marge de la politique mais au coeur".
A ses côtés, l'élu régional Etienne Tête traduit en langage plus "politicien". Il explique pourquoi Europe Ecologie ne souhaite pas faire campagne avec les socialistes. "Etre avec eux, c'est être derrière eux, ce n'est pas notre conception du rassemblement". Les écologistes entendent par ailleurs présenter un programme sensiblement différent de celui des socialistes. Programme qui compte, dans l'expression désormais commune de développement durable, donner la priorité au durable sur le développement. Exemple : cesser le financement public des aéroports.
Europe Ecologie espère pouvoir rejouer sur le succès des européennes où, en Rhône-Alpes ils étaient passés devant le PS. Avec l'idée, pour le second tour, d'inverser les rôles et de proposer aux socialistes de se "rassembler"… derrière eux.
Alice Géraud