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  • : Les Verts d' Aubervilliers
  • : Le Blog de Jean-François Monino, élu Maire Adjoint d'Aubervilliers, est là pour vous informer de son action dans les domaines aussi variés que l:'environnement, les transports, la sécurité, la prévention, la gestion des déchets et les relations internationnales
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  • Jean-François Monino
  • Maire adjoint à la Ville d'Aubervilliers aux travaux,à la Voirie.
Vice Président à Plaine Commune
Président de l'association Aubervilliers Environnement - Aubervilliers Ecologie.
  • Maire adjoint à la Ville d'Aubervilliers aux travaux,à la Voirie. Vice Président à Plaine Commune Président de l'association Aubervilliers Environnement - Aubervilliers Ecologie.

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 08:12

À l’occasion du 51ème anniversaire du massacre du 17 octobre 1961, Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne, appelle à la reconnaissance de la responsabilité de la République française dans les évènements du 17 octobre.

 

Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne, souhaite rappeler qu’outre une question écrite adressée au gouvernement et publiée au Journal officiel le 20 octobre 2011, elle a déposé, le 18 octobre 2011, au nom du groupe écologiste du Sénat, une proposition de loi visant à la reconnaissance de la responsabilité de la République française dans les événements du 17 octobre 1961, proposition de loi qu’elle a transformée, le 26 mars 2012, en proposition de résolution, de sorte à lever les réticences que suscite la multiplication des lois mémorielles, et de rendre néanmoins possible un indispensable acte symbolique de reconnaissance. Ces évènements, passés sous silence, constituent l’une des pages les plus sombres de l’histoire de notre pays et de l’histoire des immigrés algériens en France. Il est temps désormais de faire toute la lumière sur cet épisode tragique et de rendre enfin hommage aux centaines de manifestants algériens pacifiques victimes, il y a cinquante-et-une années maintenant, de la répression des forces de police, en facilitant l’accès aux archives concernées et en encourageant le travail des chercheurs sur cette période, restée comme un abcès qu’on craint de percer.

 

 

Esther Benbassa se félicite que cet engagement soit partagé par d’autres groupes politiques au Sénat puisqu’une proposition de résolution du groupe communiste républicain et citoyen (CRC) est à l’ordre du jour de la Haute Assemblée et sera discutée en séance publique le 23 octobre prochain. Elle espère que son adoption permettra de faire justice aux descendants des victimes et de faire avancer le travail de mémoire sur l’histoire de la guerre d’Algérie.

 

EELV

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 10:08

Les Maldives sont un archipel de l'Océan indien surtout connu pour la menace existentielle que fait peser sur ses îles le réchauffement climatique. Aujourd'hui, c'est d'abord la démocratie qui est menacée de mort, après un coup de force policier contre le charismatique président Mohamed Nasheed.

Premier président démocratiquement élu des Maldives il y a trois ans, Mohamed Nasheed, un défenseur de l'environnement et militant des droits de l'homme, a été évincé du pouvoir mardi dernier, après une mutinerie des forces de l'ordre, consécutive à trois semaines de protestations de l'opposition.

Il a d'abord annoncé sa démission, avant de déclarer qu'il avait été contraint par la force de le faire. Il a été remplacé par son vice-président, Mohammed Waheed Hassan, qui a du mal à imposer son autorité.

Mercredi, une manifestation des partisans du président déchu a été dispersée par la force à Malé, la capitale, et a dégénéré en émeutes violentes contre les bâtiments publics qui ont été incendiés avant de gagner d'autres îles de l'archipel.

 

Le calme revenu ce weekend, la situation politique restait des plus confuses :

  • Le président déchu Mohamed Nasheed est en liberté après avoir été brièvement détenu, et jure de s'opposer à ce qu'il considère comme un « coup d'Etat ».
  • Le nouveau président, Mohamed Waheed, annonce qu'il s'opposera à l'« anarchie », propose un gouvernement d'union nationale mais, dans le même temps, des mandats d'arrêt sont lancés contre son prédécesseur et l'ancien ministre de la défense.
  • Les Etats-Unis ont reconnu le nouveau pouvoir aux Maldives, et ont appelé l'ancien président à un « compromis », que ce dernier a aussitôt rejeté en appelant pour sa part à des élections anticipées.

Selon Global Voices, l'ancien président Mohamed Nasheed s'est adressé à la presse dans sa résidence, et a indiqué qu'il avait été contraint à démissionner par des représentants de l'armée lorsque la police du pays s'était mutinée contre son gouvernement.

Appelant à de nouvelles élections, il s'est engagé à revenir au pouvoir et rassuré qu'il n'avait nulle intention de s'en saisir par des émeutes de rue. Il a aussi condamné les actes de violence commis par ses partisans dans différentes îles.

Un homme habitué aux combats politiques

Mohamed Nasheed a l'habitude des situations périlleuses. Pendant plus d'une décennies, cet homme de 44 ans, diplômé de l'université de Liverpool, a connu la prison ou l'assignation à résidence pour sa lutte pour la démocratie. Il avait d'ailleurs été adopté comme « prisonnier de conscience » par Amnesty International.

Il s'est fait élire président des Maldives, à la tête du parti démocratique maldivien, lors des premières élections pluralistes de l'histoire de l'archipel en 2008, et s'est engagé de plein pied dans le combat écologiste vital pour les quelque 400000 habitants des 1200 îles des Maldives.

Salué par le magazine Time comme un des « héros de l'environnement » dans le monde, il a fait l'objet d'un documentaire qui présente sa personnalité et son combat.

 

Les Maldives et son président en sont venus à incarner un symbole des menaces que fait peser sur notre planète le réchauffement climatique. Car les 1200 îles des Maldives, un paradis qui tire un tiers de ses revenus du tourisme, risquent, risquent littéralement de disparaître en cas de hausse du niveau de la mer prédit par les scientifiques en cas de poursuite de la dégradaton actuelle.

Mohamed Nasheed est devenu, depuis 2008, un orateur incontournable des grandes réunions internationales sur le climat. Et même s'il était déçu par les résultats de ces grandes messes de la diplomatie climatique, il avait pris des décisions radicales pour son pays : zero émission de CO2 pour 2020.

C'est donc un double symbole de retour à la vie démocratique et d'engagement écologique qui est tombé aux Maldives. Une régression, sur ces deux plans, serait tragique pour les habitants de l'archipel.

 

Rue 89

 

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23 décembre 2011 5 23 /12 /décembre /2011 17:00

Les députés écologistes n'ont pas participé au vote sur la proposition de loi réprimant la négation des génocides et les sénateurs radicaux de gauche ne voteront pas ce texte lorsqu'il passera devant la Haute assemblée, a-t-on appris auprès de ces deux mouvements.



Dans un communiqué, Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a annoncé que les sénateurs de son parti "ne voteront pas la proposition de loi" car "les radicaux de gauche sont opposés à cette nouvelle loi mémorielle".



"La France a déjà reconnu le génocide arménien par la loi du 29 janvier 2001, il est donc inutile de légiférer à nouveau sur cette question" a ajouté Jean-Michel Baylet. De son coté, François de Rugy, député EELV, a indiqué que lui et ses deux collègues à l'Assemblée n'avaient pas participé au vote. "Naturellement nous sommes pour la reconnaissance du génocide arménien, mais nous refusons les lois qui font dire aux tribunaux l'Histoire, quel que soit le sujet", a-t-il expliqué.

 

Europe 1

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 14:13

Le jeune franco-palestinien Salah Hamouri, privé de liberté par les autorités israéliennes depuis près de 7 ans, a été libéré ce dimanche.

Jugé par un tribunal militaire d’occupation, illégal au regard de l’ONU, et sans qu’aucune preuve ait été apportée quant à sa culpabilité, Salah Hamouri était incarcéré depuis le 13 mars 2005 en Israël. Cette libération constitue donc une vraie bonne nouvelle.

Pour autant, cette bonne nouvelle ne doit pas masquer qu’il reste encore 6 000 prisonniers palestiniens détenus en Israël et que le processus de Paix est bloqué, presque trois années après la dramatique opération militaire dans la Bande de Gaza, dite « Plomb Durci ».

Europe Ecologie-Les Verts d'Aubervilliers a, en cette période de fin d’année, une pensée particulière envers toutes les victimes et leurs familles. Elle espère que la justice pourra faire son travail, notamment sur les actes de l’armée israélienne qualifiés dans le rapport Goldstone de crimes de guerre ou sur les centaines de plaintes déposées auprès des tribunaux israéliens, ainsi que Daragh Murray du Centre Palestinien des Droits de l’Hommes a pu les présenter jeudi dernier lors d’une rencontre au conseil régional d’Ile de France.

EELV d'Aubervilliers en appelle une nouvelle fois à la levée immédiate et sans conditions du blocus de Gaza, ainsi qu’à l’arrêt des nouvelles colonisations pour permettre la reprise du processus de paix.

EELV Aubervilliers

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 08:59

Plus de six mois après que la contestation démocratique ait touché la plupart des pays arabes, la situation politique y est tragique en Syrie. Nul ne connaît encore l’issue de cette guerre.

 

 

Les écologistes, depuis longtemps, ont eux pris le parti des peuples et de leur liberté, face aux réticences des pouvoirs en place, au Nord comme au Sud.

 

 

Europe Ecologie Les Verts qui condamne avec vigueur la répression sanglante en Syrie, demande à la France de clarifier sa position.

 

 

Des forces puissantes s’opposent aux aspirations du Printemps arabe, qui y voient dans l’émancipation des peuples arabes une menace. La solidarité des démocrates européens vis-à-vis de leurs voisins du Sud de la Méditerranée demeure extrêmement timide.

 

 

Rien en tout cas à la hauteur de l’enjeu historique d’un mouvement qui, par son contenu et son ampleur, peut être comparé à celui qui a soulevé l’Europe en 1848. Rappelons-nous qu’à l’époque, six mois après le déclenchement de ce printemps des peuples, la contre-révolution semblait triompher de Budapest à Paris. Et pourtant l’appel aux libertés de ce printemps là allait marquer l’histoire de l’Europe et entrainer les conquêtes démocratiques et sociales pendant des décennies. Le message du printemps arabe est du même ordre nous dit Edgar Morin, il est déjà « une force génératrice et régénératrice de l’histoire ».

 

Jean-François Monino

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 13:25

C’est avec tristesse que l’équipe municipale d’Aubervilliers a appris le décès précoce du Prix Nobel de la Paix Wangari Maathai hier, le dimanche 25 septembre 2011.

 

Elle devait venir à Aubervilliers dans les prochains mois visiter la seule école française portant son nom, inaugurée il y a moins d’un an. Pour des raisons évidentes d’agenda, elle n’avait pu être présente lors de son inauguration. Nous accusons le coup de cette terrible nouvelle. Nous avions souhaité il y a un an rendre hommage à cette Kényane, au parcours et à l’engagement sans relâche pour les droits humains – notamment ceux des femmes - et l’environnement, récompensés par le Prix Nobel de la Paix en 2004, en baptisant l’une de nos écoles à son nom afin de transmettre ses valeurs à nos enfants.

 

Cette biologiste et vétérinaire de formation, âgée de 71 ans est à l’origine de la plantation de 40 millions d’arbres sur l’ensemble du continent africain via la fondation Green Belt Movement qu’elle a créée en 1977.

 

Jacques SALVATOR

Maire d’Aubervilliers

Vice-président de Plaine Commune

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 17:31

L'attentat de jeudi, à Marrakech, a fait au moins seize morts, dont sept Français, sur la place Jamâa el-Fna, la plus touristique du pays. Le ministre marocain de l'Intérieur déclaré que l'attentat à la bombe était un acte terroriste.


La déflagration s'est produite au deuxième étage du café Argana, qui se trouve sur la célèbre place Djemaa el Fna, la plus grande de la vieille ville, la médina, particulièrement prisée des touristes.


Dans une vidéo diffusée sur Youtube la semaine dernière, des hommes se présentant comme des membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont menacé de s'attaquer aux intérêts marocains pour protester contre la détention de militants islamistes.


Europe Ecologie - Les Verts d’Aubervilliers condamne fermement cet acte de terrorisme et assure aux familles des innocentes victimes ses sentiments de compassion.

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 10:11

Les révoltes sociales actuelles en Tunisie et en Algérie ont été provoquées par des malaises socio-économiques similaires, qui ont particulièrement affecté des couches juvéniles, peu intégrées dans le système économique. Elles prennent les mêmes formes, celles d’affrontements violents avec les forces de sécurité et d’attaques contre les symboles de l’Etat. Elles n’en présentent pas moins des différences qu’il est intéressant de relever.


La révolte de la jeunesse algérienne a commencé à Oran et Alger, avant d’embraser l’est et l’ouest, le Nord et le Sud, les régions montagneuses et les Hauts-Plateaux. En ébullition pendant de longues années si l'on en juge par la fréquence des protestations sociales depuis le « Printemps noir » (avril 2001), l’arrière-pays a passé le témoin aux quartiers traditionnellement contestataires des deux plus grandes villes algériennes, notamment ceux de la capitale, d’où, il y a plus de 22 ans, était partie l’intifada d’octobre 1988.

 

En Tunisie, en dépit de l’extension géographique des protestations, leurs foyers demeurent les régions déshéritées du Centre (Sidi Bouzid) et de l’Ouest (Kasrine, Gafsa, etc.), où le régime de Zine El Abidine Ben Ali est perçu comme une coterie régionaliste, qui favorise la capitale et le Sahel au détriment de l’intérieur. Il n’y a pas eu d’« émeutes » à proprement parler dans les quatre gouvernorats du Grand-Tunis (Tunis, Mennouba, Ariana, Ben Arous) ni dans le touristique Cap-Bon (Nabeul, etc.), et l’intensité de l’agitation sociale est réduite dans les gouvernorats du Sahel (Sousse, Sfax, etc.). Dans toutes ces régions, la contestation prend plutôt la forme de manifestations de lycéens et d’actions de soutien à la jeunesse insurgée à Sidi Bouzid, Gafsa etc. menées par les militants syndicaux et politiques.

 

Les protestations sociales dans l’arrière-pays, moins impliqué que Tunis dans les luttes démocratiques de ces dernières années (avec une exception notable pour une ville comme Gafsa), rappellent la gravité du déséquilibre régional entre deux Tunisie : l’une accaparant les investissements et les opportunités d’emploi et l’autre, principalement agraire, peu atteinte par les bienfaits du « miracle tunisien ».

 

En Algérie, les contrastes de développement ne sont pas négligeables entre les villes et les campagnes, le Nord et le Sud, etc., mais ils semblent avoir été éclipsés dans les consciences par des contrastes encore plus choquants, entre la richesse de l’Etat et la stagnation des revenus des salariés, entre les énormes besoins en termes d’emplois et la dilapidation des deniers publics par des responsables corrompus ou dans des grands projets confiés aux sociétés étrangères pour des raisons électoralistes (leur inauguration rapide par le président Bouteflika).

 

Cette prise de conscience de l’approfondissement des inégalités a été aiguisée par les forfanteries des ministres d’Ahmed Ouyahia, qui ne manquent pas une occasion d’aligner les chiffres mirobolants des réserves de change, des revenus des exportations d’hydrocarbures et des recettes du « Fonds de régulation », géré depuis une décennie comme une caisse noire échappant à tout contrôle parlementaire. Elle explique la violence du ressentiment envers les autorités (les attaques contre les administrations publiques, etc.) aussi bien  que le caractère national du soulèvement.

 

 

L’Algérie : un contre-exemple pour les uns, un exemple pour les autres

 

L’intifada de Sidi Bouzid n’a pas été un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle a été précédée, en janvier 2008, par une autre, très longue (5 mois), dans les localités du Bassin minier de Gafsa et, en août 2010, par des violentes manifestations à Ben Guerdane (près de la frontière libyenne) contre des mesures gouvernementales restreignant le commerce transfrontalier. Cependant, avant janvier 2008, le régime de Ben Ali avait réussi à réduire les contestations sociales à leur dimension syndicale. Conjuguée aux satisfécits que lui adressaient le FMI et l’UE, si répétitifs qu’ils en devenaient ennuyeux, cette paix civile relative lui avait fait croire que son « modèle de développement » bénéficiait de l’adhésion de toute la population et que de tous leurs droits, les Tunisiens n’étaient plus intéressés que par le « premier » d’entre eux selon une déclaration de Jacques Chirac à Tunis (décembre 2003), le « droit de manger ».

 

Le pouvoir tunisien a consacré cette longue période plus ou moins « paisible » au niveau social (1987-2008) au démantèlement des organisations du courant islamiste (les années 1990) et à la lutte contre le mouvement démocratique (les années 2000), d’autant plus revigoré que le parti El Nahda s’était sensiblement affaibli sous les coups d’une répression d’une rare férocité. La presse officielle et semi-officielle n’hésitait pas à agiter l’épouvantail de l’insécurité pour justifier la chape de plomb imposée à la société. La baisse de l’intensité de la rébellion islamiste chez le voisin occidental a privé Ben Ali de son édifiant « contre-exemple ». Les soulèvements populaires qu’a vécus l’Algérie dès 2001 ont achevé de démontrer que si dans ce pays fortement agité, les « impératifs du combat anti-terroriste » ne servaient plus à étouffer le front social, il pourrait en aller de même dans un Etat aussi « stable » que la Tunisie.

 

Les batailles démocratiques menées en Tunisie (notamment depuis 2001, avec les actions de soutien au journaliste Tewfik Ben Brik) ont maintenu dans ce pays un niveau de mobilisation politique appréciable en  des circonstances de répression aussi dures. Elles ont uni des centaines de militants dans un large front contre la « dictature policière » qui a accueilli de nouveaux acteurs (bloggers opposés à la censure, artistes, etc.). Un tel front n’existe pas en Algérie, où les « démocrates » restent profondément divisés par leurs anciennes divergences sur l’attitude à prendre envers l’islamisme armé et le régime qui le combattait au nom de la « sauvegarde de la République ».

 

La constance de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), des comités de défense des détenus d’opinion, etc. a maintenu en éveil l’intérêt international pour la situation des libertés en Tunisie. Connues grâce aux télévisions satellitaires et à l’Internet, les luttes de ces collectifs ont servi d’antidote au fatalisme que les autorités œuvraient à propager parmi la population. Ce sont des militants politiques, syndicaux et associatifs qui, aujourd’hui, organisent la solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid, de Gafsa et de Kasrine. Ce sont eux également qui portent leur voix dans les médias internationaux.

 

 

Le relais efficace du syndicat en Tunisie

 

Si le régime de Ben Ali a éliminé d’importantes médiations possibles entre lui et la population (partis crédibles, associations...), il n’a pas réussi à concrétiser le rêve caressé par Habib Bourguiba de transformer l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) en un syndicat-maison. Contrepoids au pouvoir politique depuis l’indépendance et terrain d’action privilégié pour la gauche radicale, l’UGTT n’a pas soutenu la jeunesse de la Tunisie profonde seulement par des sit-in, dont deux devant son siège central, le 25 décembre 2010 et le 7 janvier 2011. Elle l’a aussi soutenue en portant sa voix dans la presse mondiale, qui continue à recueillir ses informations auprès de « sources syndicales ».

 

La direction de l’UGTT a certes appuyé la candidature de Ben Ali à la présidence en 2004 et 2009 (au prix d’une crise intérieure) et  la majorité de ses membres, rassemblés autour du secrétaire général Abdesselam Jerad, sont loin d’être indépendants. Toutefois, cette organisation compte à ses échelons intermédiaires (directions des syndicats de la fonction publique : santé, éducation nationale, etc.), des dirigeants suffisamment radicaux pour saluer l’intifada de Sidi Bouzid en des mots plus francs que ceux du bureau exécutif. L’implication de dizaines de syndicalistes dans les luttes démocratiques de ces dernières années est également un fait notoire. Leur radicalisme explique que la direction de la centrale ne cède pas complètement aux pressions des autorités, qu’elle appuie les populations révoltées et appelle même à élargir le champ des libertés (déclaration du 4 janvier 2011).

 

Ce n’est pas le cas pour l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), de plus en plus inféodée au régime depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir, en 1999, et dont la majorité des secrétaires nationaux sont membres des deux « partis officiels », le FLN et le RND. Cette soumission au gouvernement a achevé de détacher d’elle des pans entiers de syndicalistes, qui l’ont quittée pour des syndicats autonomes plus combatifs. Elle explique sa quasi-indifférence aux contestations en cours dans le pays. Celles-ci n’ont fait l’objet que d’une seule déclaration (rendue publique le 7 janvier 2011) dans laquelle elle défend le point de vue du gouvernement qui accuse les « spéculateurs » d’être à l’origine de la crise actuelle.


www.maghrebemergent.com

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 09:52

10 000 personnes ont déjà signé l’Appel lancé en octobre par de nombreuses personnalités du monde politique et intellectuel français pour soutenir Stéphane Hessel et tous les militants pacifistes solidaires du peuple palestinien inquiétés par la ministre française de la Justice et Garde des Sceaux de l’époque, Michèle Alliot-Marie.

Après le remaniement du gouvernement, Stéphane Hessel, accompagné de l’ancienne ministre de la Justice et Garde des Sceaux Elisabeth Guigou et de la vice-présidente du Sénat Catherine Tasca, a rencontré Michel
Mercier, le successeur de Michèle Alliot-Marie, pour lui remettre l’Appel et lui demander de renoncer à ces procès liberticides et donc de faire relaxer tous les accusés.

Cet engagement de Stéphane Hessel, accentué par la publication de son ouvrage "Indignez-vous !", dont le succès public n’a pas de précédent, lui a déjà valu de nombreuses attaques. Certains n’ont pas hésité à s’en
prendre à son passé de grand résistant et de déporté à Buchenwald, pour tenter de discréditer sa défense acharnée d’une paix juste entre Palestiniens et Israéliens fondée sur le droit international. Ceux qui, comme lui, contestent l’impunité des "crimes de guerre, voire contre l’Humanité" - dont le rapport Goldstone soupçonne Israël - et, dans une
moindre mesure, certains groupes armés palestiniens - encourent aujourd’hui de lourdes peines pour avoir appelé au boycott, au désinvestissement et à des sanctions (BDS) contre la colonisation et l’occupation israéliennes : détournée de son objet, la loi du 29 juillet 1881 les menace, dans son article 24 alinéa 8, de 45 000 euros d’amende et de 3 ans de prison ferme, peines maximales auxquelles s’ajoute, pour les fonctionnaires, la perte quasi automatique de leur emploi. Pour avoir diffusé un tract ou apposé un autocollant !

A Perpignan le 24 janvier, puis à Mulhouse le 10 février, 15 citoyens de tous âges, de toutes sensibilités et de toutes origines comparaîtront devant le tribunal pour "provocation publique à la discrimination" : une accusation infâmante pour ces militants pacifistes engagés justement par refus de tous les racismes et pour l’application du droit international à tous les Etats, y compris Israël. Pour arracher leur relaxe, comme nous l’avons obtenue pour la sénatrice verte Alima Boumediene-Thiery et pour le dirigeant national du NPA Omar Slaouti à Pontoise en octobre
dernier, la mobilisation doit se poursuivre. Seule la pression de l’opinion peut empêcher que les menaces contre Stéphane Hessel et tous les militants de BDS ne soient suivies d’effet.

C’est pourquoi Stéphane Hessel, les signataires de son Appel, les associations regroupées dans le Pôle Palestine (AFPS, CCIPPP, Génération Palestine, GUPS et UJFP) et, au-delà, celles du collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ainsi qu’ENS Palestine organisent une grande conférence-débat le mardi 18 janvier à partir de 19 heures à l’Ecole normale supérieure (ENS). Stéphane Hessel y sera notamment entouré de Benoist Hurel, secrétaire général adjoint du Syndicat de la Magistrature, Leila Shahid, ambassadrice de la Palestine auprès de l’Union européenne, Haneen Zoabi, députée palestinienne au Parlement israélien, participante à la "Flotille de la Liberté", et Michel Warschawski, israélien fondateur et ex-président du Centre d’information alternative. De nombreuses personnalités signataires de l’Appel, également invitées, transmettront à cette occasion leurs
messages de soutien. Destinée à défendre les hommes et les femmes injustement accusés et avec eux les libertés citoyennes, cette conférence permettra de faire le point sur le conflit israélo-palestinien, le prix payé par les sociétés palestinienne et israélienne et les responsabilités qui, devant le blocage du "processus de paix"par le gouvernement israélien et les divisions qui handicapent le mouvement national palestinien, incombent à l’opinion publique et aux institutions internationales.

Mardi 18 janvier, dès 19h, à l’amphithéâtre Jules Ferry, 29 rue d’Ulm, les places seront comptées. Car nous sommes nombreux à nous indigner, comme nous y appelle Stéphane Hessel, et à vouloir peser avec lui de
tout notre poids en faveur de la justice et de la paix. Comme l’écrit son Appel, "certains d’entre nous appellent au boycott de tous les produits israéliens ; d’autres « ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes ; d’autres encore choisissent des formes d’action différentes. Mais nous sommes tous unis pour refuser catégoriquement que
les militant-e-s de la campagne internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS) soient accusés et jugés pour “provocation publique à la discrimination” alors qu’au contraire ils combattent contre toute forme de discrimination, pour le droit de tous les peuples à l’autodétermination, pour l’application à tous les États du droit international et des sanctions prévues lorsqu’ils le bafouent.


Tous ensemble,nous exigeons, à la fois au nom du droit international et des libertés : le retrait immédiat des directives envoyées par la ministre de la Justice et son administration aux Parquets et la relaxe immédiate de ces innocents. Honneur à celles et ceux qui font leur le combat pour la justice et la paix que les autorités françaises ont trahi".

 

Réservation obligatoire, places limitées : reserver@collectifpaixjustepalestine.org






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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 10:11

Premier émetteur de gaz à effet de serre (GES) de la planète, l’Empire du Milieu a toutefois donné une nouvelle impulsion aux énergies éolienne et hydraulique, promeut les emplois verts , investit massivement dans le secteur de l’automobile « propre » et a pris des mesures radicales pour réduire les désagréments environnementaux causés par ses industries énergivores. Des efforts conséquents qui, s’ils échouent encore à freiner l’augmentation de l’empreinte écologique du pays , au demeurant encore largement tributaire du charbon , traduisent tout de même l’avènement des thématiques vertes dans les sphères dirigeantes. Jusque là ces dernières s’étaient paradoxalement montrées pugnaces et même intraitables dans les négociations climatiques, arguant que le droit de la Chine à la prospérité économique pouvait être remis en cause par la signature d’un accord contraignant en matière de réduction des rejets carbone. À Cancun (Mexique), Pékin vient cependant de prendre tout le monde de cours.

 

 

La grande majorité des analystes et des ONG perçoivent la Chine comme l’un des voire le principal obstacle à l’élaboration d’une concorde internationale pour contenir la hausse du thermomètre mondial, mais dorénavant il va peut-être falloir parler et écrire au passé.

Oubliée la Chine qui trépigne, maugréée et qui, à Copenhague (Danemark) , défend avec opiniâtreté ses seuls intérêts nationaux, contribuant ainsi grandement, par sa puissance, à la Berezina finale. Oubliée la Chine qui paraphe, à contre-coeur et bien après la plupart des pays occidentaux, le piteux texte élaboré à la limite du money time dans la capitale danoise.

Place à une Chine enfin pragmatique, d’aucuns diraient altruiste, à une Chine plus disposée à s’associer à la bonne volonté de ses partenaires pour lutter contre le réchauffement climatique et par dessus tout à une Chine qui propose. Certes le différend avec les États-Unis, à nouveau criant lors de la réunion de Tianjin (Chine) , n’a pas disparu, certes le Japon - soutenu par la Russie et le Canada – continue de se situer à rebours du reste de la communauté internationale en manifestant une opposition résolue à la prolongation du Protocole de Kyoto au-delà de 2012, mais la main tendue par Pékin est historique.

 

 

Une résolution onusienne basée sur le volontariat mais contraignante

 

Elle s’ajoute aux propositions formulées par l’Inde dans les heures qui ont précédé l’ouverture du sommet de Cancun, lequel a désormais un tout petit peu moins de chances de se solder par ce « Copenhague bis » si redouté à l’issue de la première semaine de discussions. Les deux plus grandes puissances démographiques de la planète qui ne ménagent pas leurs efforts pour offrir une porte de sortie honorable à cette conférence cristallisant les peurs et les griefs de tous les participants et, par extension, ceux de l’opinion publique mondiale : le symbole est fort. Il a aussi valeur de pied de nez à l’égard de tous ceux qui ont pesté contre leur immobilisme et leur intransigeance, en ayant certes quelques raisons de leur tenir rigueur.

Un an plus tôt, les autorités chinoises et indiennes étaient pour ainsi dire complètement obtuses, le pied collé sur la pédale de frein, justifiant leur inflexibilité zélée par la responsabilité historique des pays riches dans la dégradation de la conjoncture climatique mondiale. En ce mois de décembre 2010 il faut cependant reconnaître l’évolution de leur réflexion et la prise de conscience, fût-elle temporaire, de leurs responsabilités environnementales respectives.

L’histoire nous a appris la nécessité d’être vigilant. Et si les nouvelles velléités chinoises, surgissant tel un diable de sa boîte, étaient une de ces basses manoeuvres destinées à chloroformer ces pairs définitivement trop regardants ? Quand bien même elle serait basée sur le volontariat, par définition aléatoire, la résolution proposée par Pékin implique la notion capitale de contrainte et les Nations Unies auraient un premier droit de regard sur les objectifs du pays en matière de diminution des émanations de CO2, ce qui était totalement inenvisageable l’an passé à la même époque. Concrètement, la Chine serait tenue de faire un minimum syndical qui n’a bien sûr pas encore été fixé mais qui n’en constitue pas moins une formidable avancée.

« En vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), nous pouvons aussi avoir une décision juridiquement contraignante. Nous pouvons discuter de sa formulation précise. Nous pouvons faire des efforts dans le cadre d’efforts internationaux », a précisé Huang Huikang, émissaire du ministère chinois des Affaires étrangères pour les questions de changement climatique. Et d’ajouter, dans un style sobre et efficace : « nous aspirons à jouer un rôle positif et constructif », ce qui n’était pas franchement évident jusqu’à la semaine dernière.

Reste que « sur la question du protocole de Kyoto, nous ne pouvons pas transiger », a-t-il rappelé.

 

 

« Le mieux est l’ennemi du bien »

 

La Chine la plus déterminée et la plus éco-convertie possible ne peut en effet réussir seule à solutionner ce qui est devenu, sinon un boulet, un terrible dilemme : faut-il, suivant le voeu de la majorité des délégations, prolonger le protocole de Kyoto sachant son obsolescence, laquelle se traduit par le fait qu’il ne couvre plus aujourd’hui que 15 % des émissions de GES mondiales ? Faut-il au contraire, ainsi que le souhaite le trio Japon-Russie-Canada, donner sa chance à la parodie d’entente scellée à Copenhague, qui couvre quant à elle 80 % des rejets carbone de la planète mais ne dispose d’aucune assise juridique et n’est, à la différence de son aînée, pas contraignante ? En d’autres termes les pays émergents peuvent-ils encore, vu leur contribution croissante au dérèglement climatique, être exonérés d’objectifs contraignants ? Là est le grand poison de cette réunion que l’absence des chefs d’États n’a pas rendu plus respirable.

Les décisions ne pouvant être adoptées que par consensus (et c’est sans doute la grande limite actuelle du processus onusien, presque trop égalitaire pour ne pas, dans le cadre de débats aussi complexes, être contre-productif), il n’y a probablement pas grand-chose à espérer d’autre qu’un ou des compromis qui ne contenteront personne.

« Nous ne pouvons pas parvenir à un accord parfait pour le moment. Le mieux est l’ennemi du bien », a déclaré hier le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon devant les ministres de l’Environnement, ciblant sans les nommer ceux qui espéraient encore un carton plein à Cancun. « La stabilité de l’économie mondiale, le bien-être de nos citoyens, la santé de notre planète… Tout cela dépend de vous », a-t-il ajouté, grave et déçu par la tournure des pourparlers. Pour la première fois plongée dans le grand bain, la secrétaire exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres n’est pas plus optimiste : « nous sommes actuellement dans une impasse. Des positions diamétralement opposées s’expriment sur la manière de prolonger le Protocole de Kyoto ».

Gageons néanmoins qu’elle a apprécié, et Ban ki-Moon avec elle, le revirement chinois pour sortir du traquenard.

 

 

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